Franck Amah, pharmacien et directeur de Audace Consulting, organisme de formation, nous présente cette conversation collaborative qui permet à un patient de ne plus subir sa maladie.
L’entretien motivationnel en pharmacie, qu’est-ce que c’est ?
C’est une conversation collaborative entre un professionnel de santé et un patient qui motive et engage ce dernier vers le changement dans sa prise en charge. Un patient souffrant d’une pathologie chronique doit être observant par rapport à son traitement, ce qui peut lui être difficile. Le sentiment de “subir” sa pathologie peut se traduire par des baisses de motivation : il prendra son traitement de manière irrégulière pour, inconsciemment, se sentir “comme tout le monde”. L’entretien motivationnel vise à créer un réel partenariat entre l’équipe officinale et le patient pour qu’il mobilise ses ressources et qu’il soit acteur de sa situation et non plus spectateur.
Lors d’un entretien pharmaceutique ou de la dispensation au comptoir, cette dé-marche donne de nouveaux outils aux pharmaciens ou préparateurs pour communiquer et appréhender le client dans sa globalité, outre l’aspect médicamenteux.
Comment le mettre en place ?
Il convient tout d’abord de définir les objectifs de la démarche, ensuite présenter à l’équipe officinale cette volonté d’un meilleur accompagnement. La formation pratique que nous proposons se déroule généralement en quatre ateliers de 3h30 ou en deux jours. Nous travaillons sur des cas concrets. Par exemple, un patient hypertendu ou diabétique… Avec le pharmacien, le patient recherche la cause profonde de cette observance irrégulière. Le professionnel l’accompagne pour l’aider à trouver la motivation suffisante pour suivre son traitement.
Quels sont les résultats escomptés ?
Le patient développe un sentiment d’auto-efficacité précieux dans la gestion de sa situation. Se sentir capable permet, plus facilement, de respecter son traitement. En se sentant libre de s’exprimer avec son interlocuteur, il s’investira personnellement dans sa démarche thérapeutique et contrôlera mieux sa pathologie : il se sent mieux au quotidien et subit moins les symptômes.
L’équipe officinale, elle, est mieux armée pour aider le patient à se mobiliser. Elle adoptera une posture différente en terme de communication, sera reconnue pour sa qualité d’écoute et obtiendra ainsi une meilleure adhésion aux conseils lors de la dispensation au comptoir ou pendant les entretiens pharmaceutiques. Cela améliore la fidélisation de la clientèle par une prise en charge globalisante.